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Burkina Faso : Journée d’Engagement Collectif Salubrité et Excellence cotonnière à Ouaga !

Récolte de coton dans les champs : deux femmes travaillent la matière textile qui s'étend sur le sol, absorbées par leur tâche.

Le vendredi 18 avril 2025 a été une journée marquante pour la capitale burkinabè, Ouagadougou, et pour l’ensemble du secteur agricole du pays. Deux événements majeurs ont illustré la volonté collective de progrès et de développement durable : une vaste opération de salubrité publique accompagnée d’un engagement citoyen pour la préservation de l’environnement, et la célébration de l’excellence dans la production cotonnière, avec la mise à l’honneur des meilleurs producteurs du Burkina Faso. Ces initiatives, bien que distinctes, convergent vers un objectif commun : améliorer la qualité de vie des populations et renforcer la position économique du pays.

Une opération de salubrité publique à Ouagadougou : pour un cadre de vie sain et durable

Contexte et enjeux

Ouagadougou, comme beaucoup de grandes villes africaines, fait face à des défis croissants en matière d’environnement urbain. La gestion des déchets, la prolifération des décharges sauvages, la divagation des animaux et la dégradation du cadre végétal sont des problématiques récurrentes qui impactent la santé publique et la qualité de vie des habitants. Face à ces enjeux, les autorités municipales, sous la direction du Président de la Délégation Spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, ont lancé une opération d’envergure visant à restaurer la propreté et à promouvoir la plantation d’arbres dans la ville.

Lutte contre la divagation des animaux

L’une des préoccupations majeures soulevées par le Président Maurice Konaté concerne la divagation des animaux dans la ville. Malgré les efforts des services d’aménagement paysager et la mobilisation de la population pour planter des arbres et reverdir les espaces publics, des animaux errants causent des dégâts importants en détruisant le couvert végétal, notamment les arbres plantés le long des artères, devant les domiciles et les structures publiques. Cette situation compromet non seulement les efforts de reboisement mais aussi la qualité de l’air et l’esthétique urbaine.

Pour y remédier, un dispositif de contrôle et de saisie des animaux en divagation a été renforcé. Les propriétaires sont désormais tenus responsables, sous peine de sanctions financières et de fourrière pour leurs animaux. Cette mesure s’appuie sur des textes législatifs et réglementaires stricts, notamment les délibérations n°2018-165/RCEN/PKAD/CO du 20 juin 2018 et n°2021-170/RCEN/PKAD/CO du 25 août 2021, qui fixent les amendes et droits relatifs à l’hygiène et à la salubrité publique dans la commune.

Mobilisation citoyenne et actions concrètes

Au-delà de la lutte contre la divagation animale, cette opération de salubrité s’inscrit dans une dynamique plus large d’engagement collectif pour un cadre de vie sain. Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, a lancé dès le 12 avril 2025 une campagne de salubrité dans plusieurs arrondissements de Ouagadougou, avec pour slogan « Pour l’ordre et la discipline, je m’engage ». Cette initiative vise à inculquer aux citoyens un sens accru de responsabilité environnementale, notamment en matière de gestion des déchets plastiques, conformément à la loi 045 sur les emballages et sachets plastiques, promulguée le 31 décembre 2024 par le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Les actions menées ont permis d’éliminer des décharges sauvages dans des marchés clés comme ceux de Silmiyiri et Kamboinsin, tout en galvanisant les populations locales à maintenir la propreté de leurs quartiers. Des entreprises locales, telles que Wend-Panga, ont également apporté leur soutien logistique et matériel à ces opérations, soulignant l’importance d’une synergie entre autorités, acteurs économiques et citoyens pour la réussite de ces campagnes.

Impact attendu et perspectives

La réussite de cette opération de salubrité publique repose sur la continuité des actions et sur l’adhésion de tous les acteurs de la société. En protégeant le couvert végétal et en assurant la propreté des espaces publics, Ouagadougou aspire à devenir une ville plus verte, plus saine et plus attractive. Le combat contre la divagation animale et la gestion responsable des déchets sont des étapes cruciales pour atteindre cet objectif, qui s’inscrit dans la vision du gouvernement burkinabè pour un développement endogène et durable.

La journée d’excellence du secteur cotonnier : valoriser les meilleurs producteurs pour relancer la filière

Le Burkina Faso est l’un des principaux producteurs de coton en Afrique, un secteur qui joue un rôle vital dans l’économie nationale, en termes d’emplois, de revenus d’exportation et de développement rural. Cependant, la filière a connu ces dernières années des difficultés liées à la volatilité des prix internationaux, aux contraintes climatiques et aux défis organisationnels. Pour relancer la production et renforcer la compétitivité du coton burkinabè, le gouvernement et les acteurs de la filière ont multiplié les initiatives d’appui, de modernisation et de valorisation.

La cérémonie de l’excellence : une première édition à Bobo-Dioulasso

Le 18 avril 2025, l’Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton du Burkina a organisé à Bobo-Dioulasso la première édition de la cérémonie de l’excellence dans la production cotonnière. Cette manifestation avait pour objectif de récompenser les producteurs et acteurs les plus méritants, de galvaniser les efforts collectifs et de promouvoir une culture de performance et d’innovation dans la filière.

Les lauréats et leurs performances remarquables

Parmi les récompensés, Zohi Coté, originaire de la province de Mohon, s’est distingué en tant que meilleur producteur de la campagne cotonnière 2024-2025, avec une production exceptionnelle de 113 tonnes de coton graine. En reconnaissance de sa performance, il a reçu un lot de matériel agricole d’une valeur de plus de 20 millions de francs CFA, comprenant un tracteur de 44 chevaux, une grenuse et un atomiseur, des outils essentiels pour accroître ses rendements futurs.

D’autres producteurs ont également été honorés, comme Inusa Koulibali de la province des Balis, avec 27 tonnes produites, et Amado Boudha de Zunuego, avec 22 tonnes, respectivement deuxième et troisième au classement national. Ces distinctions témoignent de la résilience et de l’engagement des cotonculteurs burkinabè, malgré les contraintes auxquelles ils font face.

Initiatives pour la relance durable de la filière

La cérémonie a été l’occasion de rappeler les mesures fortes prises par les autorités pour soutenir la filière coton. Parmi celles-ci figurent la construction d’unités locales de transformation du coton, la facilitation de l’accès aux intrants agricoles grâce à des subventions, la relecture des textes réglementaires pour sécuriser l’approvisionnement en engrais, ainsi que la création de la Société Burkinabè d’Intrants et de Matériels Agropastoraux (SUBIMAC).

Ces initiatives visent à repositionner le Burkina Faso comme leader de la production cotonnière en Afrique de l’Ouest, à renforcer la valeur ajoutée locale et à améliorer les revenus des producteurs. La valorisation des meilleurs acteurs lors de la journée d’excellence s’inscrit donc dans une stratégie globale de développement endogène, portée par les plus hautes autorités du pays.

Témoignages et réactions

Zohi Coté, le meilleur producteur, a exprimé sa gratitude envers les organisateurs et a souligné l’importance du matériel reçu pour booster sa production future. Il a également encouragé ses pairs à persévérer dans leurs efforts, malgré les difficultés, pour que le Burkina Faso conserve sa place parmi les grands producteurs mondiaux de coton.

Les responsables de l’Union Nationale des Sociétés Coopératives ont insisté sur la nécessité d’un engagement collectif et d’une mobilisation continue des producteurs, des institutions et des partenaires pour assurer la pérennité de la filière et son adaptation aux défis contemporains.

Vers un Burkina Faso plus propre et plus prospère

Le vendredi 18 avril 2025 a illustré la double dynamique à l’œuvre au Burkina Faso : d’une part, un engagement fort pour la protection de l’environnement urbain à travers des actions concrètes de salubrité publique à Ouagadougou, et d’autre part, une volonté affirmée de relance économique et sociale via la valorisation du secteur cotonnier, pilier de l’agriculture nationale.

Ces initiatives démontrent que le développement durable ne peut être dissocié d’une mobilisation citoyenne et d’un soutien institutionnel solide. La réussite de la lutte contre la dégradation environnementale et celle de la filière coton reposent sur la responsabilité partagée de tous les acteurs, des autorités aux producteurs, en passant par les citoyens et les entreprises.

En conjuguant ces efforts, le Burkina Faso trace une voie prometteuse vers une société plus saine, plus verte et économiquement plus forte, capable de relever les défis du XXIe siècle tout en valorisant ses ressources et son capital humain.

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